La couleur dans l’estampe japonaise

Le musée Guimet a sélectionné dans son important fond d’estampes japonaises une trentaine d’entre elles afin d’illustrer la naissance et l’évolution de la couleur dans les « Images du Monde flottant ». Un choix judicieux qui permet de comprendre l’évolution des techniques au XVIIème et XVIIIème siècles, de l’impression monochrome à l’encre de Chine « sumizuri-e » aux estampes de deux ou trois couleurs « benizuri-e », jusqu’à l’estampe de brocart, polychrome « nishiki-e ». La première couleur à venir rehausser l’encre de Chine « sumi » est le rouge-orangé « tan », appliqué au pinceau, comme dans la très belle estampe de Moroshige, « Couple adossé », de la fin du XVIIème. Cet oxyde à base de plomb est remplacé vers 1740 par un pigment issu de la fleur de safran, « beni », auquel viennent s’ajouter le noir brillant « urushi-e » avec un aspect laqué, obtenu par ajout de colle, utilisé pour les détails comme les chevelures ou les ceintures, et un pigment vert d’origine végétale. A partir de 1765, commence l’avènement de l’estampe polychrome, « nishiki-e », aux multiples couleurs. Des couleurs donnant vie, à partir de la seconde moitié du XVIIIème siècle, à de nouveaux sujets pour une ville, Edo, et une époque extrêmement dynamiques : l’insouciance, les plaisirs de la vie ; des couleurs pour réaliser les portraits raffinés de belles courtisanes et ensuite, au XIXème, de somptueux paysages. Et conserver de façon permanente ces images de l’éphémère… Jusqu’au 10 Mars 2014

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