Ôtsuki Sama vous avait présenté, en septembre 2012, la nouvelle collection de l’éditeur Rue du Monde, « Papagayo, La petite bibliothèque des contes du monde ». Nous avions choisi le conte japonais « La Grand-mère qui sauva tout un royaume ».
Voici maintenant un joli conte traditionnel chinois, « Li et ses dessins magiques », admirablement servi par les illustrations délicates et chatoyantes d’Aurelia Fronty. Un conte sur la puissance du dessin, thème classique de la littérature chinoise, de la bonté et de l’imagination, et sur la faiblesse de la tyrannie et de la sécheresse de coeur.
Li, un orphelin pauvre et honnête, ne possède rien, pas même de quoi s’offrir un crayon et du papier pour réaliser son souhait le plus cher: dessiner ! Un marchand, ému par la tristesse de Li, lui offre un petit morceau de craie blanche, véritable trésor pour le jeune homme, qui s’empresse de tracer maladroitement sur une pierre plate son premier croquis: un buffle à une corne. A son réveil le lendemain, le buffle a pris vie, une aide inespérée pour travailler dans les rizières ! Mais le gouverneur de la province, homme froid, jaloux et tyrannique, lui confisque le bel animal, dont il veut se régaler. Un beau manguier chargé de fruits subit le même sort, laissant Li au désespoir devant tant d’injustice. Il dessine alors la jeune femme qu’il voit sans cesse en rêve, et qui devient ainsi sa compagne. Lorsque les hommes du gouverneur viennent pour l’emmener de force au palais, Li trace alors avec énergie un tigre…
Plus que jamais, l’objectif de Rue du Monde, publier « des livres pour interroger et imaginer le monde » est atteint. Le carnet de Chine, édité à la fin du conte, présente aux enfants la Chine d’hier et aujourd’hui. Les dessins d’Aurelia Fronty, si fins et colorés, leur donneront sans nul doute l’envie de découvrir d’autres livres illustrés par cette artiste aux inspirations multiples: ses origines catalanes, les voyages, ou encore son expérience de création textile.
Nathalie Kissel