De sa fabrication délicate à l’habillage, presque comme un rituel, le kimono est évocateur de savoir-faire et de tradition japonaise.
Pour la première fois, la collection de plus de 150 kimonos de la très célèbre maison de mode japonaise « Matsuzakaya », s’installe au Musée national des arts asiatiques – Guimet à l’occasion d’une exposition entièrement consacrée à cet habit traditionnel à la forte et belle histoire, baptisée Kimono, au bonheur des dames.

Katabira à motifs camélias, fleurs de cerisier et chauves-souris. Teinture à la réserve, broderies et couture au fil d’or sur un fond en lin bleu, fin XVIIIème, Collection Matsuzakaya.
Comme durant le règne des grands magasins parisiens du Second Empire, la maison de mode Matsuzakaya joue un rôle fondamental dans la production et la promotion de l’art de l’habillage ou « kosode ». Simple boutique fondée en 1611, fournisseur auprès de la noblesse japonaise un siècle plus tard, elle est transformée en grand magasin au début du XXème siècle, avant de confirmer son statut de référence pour l’art textile.

Vue intérieure de la boutique d’Ueno (maison Matsuzakaya).

Estampe XIXème « Belles femmes devant la boutique Matsuzakaya ».
Ainsi au fil des siècles, la collection Matsuzakaya s’enrichit de pièces d’exception – kimonos taillés dans des étoffes luxueuses parées d’éblouissants motifs, qui témoignent des savoir-faire des artisans japonais. De même, pour faire face au phénomème naissant de la mode, elle fait appel à de nombreux artistes pour proposer des modèles variés, sans cesse renouvelés.

Catalogue de modèles pour les motifs de Kosode, Collection Matsuzakaya.

Katabira à motif de pavillons à étages. Teinture à la réserve sur un fond en lin jaune clair, début XIXème, Collection Matsuzakaya.
Plus qu’un simple habit de soie précieuse, le kimono, épuré à la géométrie parfaite, témoigne d’une culture et d’une mode qui inspira de nombreux créateurs dans le monde entier. Poiret, Saint Laurent, Miyake, Koshino ou encore Gaultier réinterprètent les motifs et déstructurent le kimono.

Kimono pour Oiran (courtisane de haut-rang durant la période Edo) Junko Koshino, XXème, Collection privée.
Kimono, au bonheur des dames, jusqu’au 22 mai 2017, Musée national des arts asiatiques – Guimet, 6 place d’Iéna 75116 Paris.